Destin de femme: Masculin destructeur - "Le cheval magique"
- Par kleiberpat
- Le 08/04/2020
- Dans Que nous révèlent les contes et mythes?
ÉLÉMENTS D’ANALYSE DU "CHEVAL MAGIQUE" (conte du Turkestan et Tibet)
Il était une fois un roi qui avait une fille très belle. Lorsqu’elle fut nubile, le roi inventa une énigme subtile. Il nourrit une puce, si bien et si longtemps qu’elle prit la dimension et la corpulence d’un chameau. Puis le roi dépouilla la puce et fit annoncer dans tout le royaume: "Celui qui saura me dire de quel animal est cette peau aura ma fille pour épouse." Tous les habitants et prétendants vinrent au palais pour obtenir la main de la princesse. Le roi présenta alors la peau étrange à tout le peuple réuni. Mais nul ne réussit à percer l’énigme.
Le thème principal de ce conte est le masculin chez la femme et ses manifestations, la manière de dépasser le masculin négatif et de lui échapper, de l’intégrer à sa conscience et d’en faire un masculin positif.
Lorsqu’une femme réalise cela, c’est une immense victoire pour elle: une victoire sur elle-même.
Dans de nombreux contes, la femme doit échapper à son masculin négatif par une attitude passive et avec l’aide d’un animal secourable.
Attitude néfaste du roi
Dans ce conte, un roi a une fille si belle qu’il ne souhaite pas la marier. Cette situation correspond au complexe paternel ou COMPLEXE-PÊRE chez la femme lorsqu’elle est dominée par la figure du père et rejette les autres hommes.
Ici, le roi tend un piège à ses prétendants en élevant une puce jusqu’à ce qu’elle devienne un chameau. Puis, il la dépouille de sa peau et demande aux prétendants à quel animal appartient cette peau. Aucun ne trouve la réponse à une énigme aussi saugrenue et invraisemblable.
Les puces et les animaux nuisibles relèvent du diable: pour les paysans, le diable est le maître des rats, des punaises, des puces… Ces animaux sont diaboliques car ils sont des parasites qui mangent notre nourriture et sucent notre sang.
Sur le plan psychologique, cela correspond à un complexe inconscient qui nous empeste la vie. Le mot "puce" est aussi un terme vulgaire qui désigne une "prostituée". En allemand, on dit "faire d’une puce un éléphant"; en anglais, "faire une montagne d’une taupinière", en français, c’est la "souris qui accouche d’une montagne". Bref, quand on "fait une montagne" d’un rien, d’une broutille, la vie et son évolution sont bloquées.
Cette attitude est partagée par les religions et les systèmes politiques décadents: lorsqu’une conception, croyance ou idée n’évolue plus, elle dégénère en interminables disputes théologiques, philosophiques, exclusivement intellectuelles, et l’on déblatère sans fin sur des sujets sans importance en oubliant l’essentiel.
Peu après, un esclave du roi alla chercher de l’eau au puits en marmonnant dans sa barbe: "Qu’ils sont sots de ne pas deviner que cette peau est celle d’une puce!" Or, un div était caché dans l’eau et entendit les paroles de l’esclave. Il prit l’apparence d’un vieux mendiant scrofuleux et se présenta dès le lendemain au palais en prétendant qu’il savait de quelle peau il s’agissait. Les gardes se moquèrent de lui et le chassèrent. Mais le div revint trois fois, déguisé en mendiant. Les gardes prévinrent le roi.
Le div
Le roi fit alors entrer le mendiant et lui montra la peau: "Sire, c’est la peau d’une puce." Le roi s’étonna de ce qu’il eût trouvé puis il se fâcha de ce qu’un misérable mendiant eût réussi à résoudre l’énigme. Il refusa de lui donner sa fille. Le div quitta le palais mais revint plusieurs jours de suite demander au roi de tenir sa promesse, menaçant de provoquer une grande misère qui s’abattrait sur le pays.
Néanmoins, par l’intermédiaire d’un esclave du roi - symbolisant un état de conscience très bas - un DIV, un démon déguisé en mendiant, découvre la solution de l’énigme.
L’attitude du roi entrave l’élan vital représenté par sa fille: elle n’est pas adaptée à la réalité. Aussi, la déperdition d’énergie due à cette attitude tombe dans l’inconscient où elle active un contenu, un complexe, une figure compensatrice. Cette figure compensatrice est l’ombre figurée par le div qui est le double obscur du roi.
Psychologiquement, l’ombre est toujours contraire à la conscience. Elle peut donc être négative ou positive: si la conscience est négative, l’ombre est positive et vice-versa; par exemple, un criminel peut porter un saint dans son inconscient. Entre le conscient et l’inconscient, un effet de balancier tente sans cesse d’établir l’équilibre psychique, l’unité.
Pour Jung, l’inconscient a une fonction compensatoire: mais compenser ne signifie pas remplacer une chose par une autre (comme dans la "sublimation" de Freud, qui n’est qu’appauvrissement); compenser selon Jung a le sens de compléter, de nous rendre plus complets en nous montrant d’autres points de vue, d’autres possibilités d’envisager une situation, ce qui nous enrichit et élargit notre conscience. Le rêve a également cette fonction de compensation car il nous révèle des points de vue et des possibilités de réagir à une situation que la conscience ne pourrait jamais envisager.
Donc, le div mendiant et le roi sont les deux faces d’un même miroir. Le div mendiant est une compensation de l’attitude orgueilleuse du roi.
Ce conte date d’une époque précédant l’Islam où le div est une figure obscure et archaïque de Dieu, un dieu païen primitif, un démon pré-islamique.
Il représente non seulement l’ombre du roi, mais également le masculin négatif de la princesse, qui lui vient de son père.
En outre, le div émerge du puits, du "bas", parce que le le roi s’est trop éloigné de son inconscient et de ses instincts. Il est monté trop haut et, dans ce cas, il doit être abaissé, humilié, devenir tel un "mendiant" pour pouvoir être libéré.
Le pouvoir masculin négatif
Mais le roi persistait dans son refus de lui donner sa fille. À la fin, le div entra en colère et révéla sa puissance. Il jeta son bonnet en l’air, et le ciel s’assombrit aussitôt; tout le royaume fut enveloppé de brouillard pendant sept jours, plongé dans l’obscurité comme s’il faisait nuit.
Le div lui donne la preuve de son pouvoir en lançant son bonnet en l’air et créant un brouillard noir. Grâce à son bonnet magique, le div peut provoquer des orages et des tempêtes, comme un maître du temps.
Le BONNET couvre la tête: il est associé à la pensée, aux idées, à la philosophie, à la conception de la vie et du monde de celui qui le porte. Le div possède donc de grands pouvoirs sur les éléments et la nature. Cela n’est pas sans effrayer et paniquer le roi.
Psychologiquement, le roi représente ici la conscience sans défense face à l’inconscient. S’il avait eu une attitude juste, il aurait utilisé sa propre force et n’aurait pas paniqué. Les crises de panique sont toujours des signes de faiblesse de la conscience qui n’arrive pas à résister à l’inconscient et craint d’être submergée par lui. Epouvanté, le roi accepte donc de donner sa fille en mariage au div, à condition qu’il remette les choses dans l’ordre.
Le cheval magique et l'instinct positif
À ce moment, le roi se rendit compte à qui il avait affaire, et il dit à son épouse qu’il était contraint de marier sa fille au div pour éviter que le royaume n’aille à sa perte, qu’il autorisait donc sa fille à choisir ce qui lui plaisait pour son trousseau de mariée.
Lorsque le prétendant arriva pour emmener sa fiancée, la fille du roi se mit à pleurer et ne voulut rien emporter des biens paternels. Mais ses parents insistèrent pour qu’elle ne refusât pas les biens et les richesses. Elle finit par accepter et voulut emmener un cheval.
En ce temps-là, il y avait un petit cheval magique dans les écuries du roi. Celui-ci dit à la princesse: "Choisis-moi, et prends aussi un miroir, un peigne, du sel et un œillet." La fille du roi obéit; elle choisit ce cheval et emporta les objets que le cheval lui avait conseillé de prendre. Le roi ordonna d’amener quarante esclaves, quarante servantes et quarante ânes chargés d’or.
Dans ce conte, le masculin de la princesse est représenté par deux figures opposées: une négative, sous la forme du div, et une positive, sous la forme d’un animal bénéfique, le cheval.
Lorsque le masculin est trop destructeur, à l’instar du div, il est nécessaire de faire appel aux FORCES INSTINCTIVES représentées par le CHEVAL, c’est-à-dire à des forces masculines positives.
Le cheval est ici l’animal secourable et rédempteur, l’instinct masculin positif. Il n’est pas un animal sauvage mais un animal domestique, plus proche de la conscience qu’un animal sauvage. cela signifie qu’il n’y a pas de scission profonde chez la princesse entre le niveau animal-instinctif et le niveau humain.
Sur le plan psychologique, pour trouver l’unité et la liberté, la princesse doit faire confiance à son instinct symbolisé par le cheval magique et ses facultés surnaturelles.
Le div dévorant
Le fiancé et la fiancée chevauchaient chacun sur sa propre monture. Le palais du roi était déjà loin. Alors le div commença à dévorer les esclaves, les servantes et les ânes bâtés chargés d’or. Elle en fut effrayée, mais le petit cheval lui dit doucement: "Dis à ton époux qu’il chevauche devant toi pour te guider sur le chemin de sa demeure." La princesse obtempéra et le div se plia à son désir. Ils arrivèrent enfin près d’un antre. Le div y pénétra et commença à jeter dehors des ossements.
Le cheval dit à la princesse: "Regarde! Voici les ossements d’êtres humains que le div a dévorés les uns après les autres. Toi aussi, il veut te dévorer. Frappe-moi à présent plus fort avec ton fouet, et je partirai au galop." La princesse frappa le cheval qui se mit à galoper par monts et par vaux.
Lorsque le div sortit de son repaire, il scruta l’horizon pour découvrir la princesse, car elle galopait déjà à une grande distance. Furieux, il se mit à souffler dans le ciel. La neige tomba aussitôt et une grande tempête s’éleva. La princesse ne pouvait plus avancer aussi rapidement sur le chemin. Lorsqu’il ne resta plus qu’une petite distance entre les deux, le cheval cria à la princesse: "Jette l’œillet!" Elle le fit et soudain, une étendue large de plusieurs centaines de kilomètres, recouverte d’arbustes aux épines enchevêtrées, se forma entre elle et le div.
Fuite magique et lutte contre le mal
Pour affronter le div, la jeune fille du conte utilise la FUITE MAGIQUE - ou l’affrontement magique - fréquente dans les contes.
Psychologiquement, il s’agit de fuir le complexe inconscient qui nous fait souffrir et nous tourmente au lieu de l’affronter directement. Ainsi, on évite de se laisser dévorer ou submerger par lui. Mais en contrepartie, il faut lui sacrifier certaines choses, comme jeter derrière soi des objets auxquels on est attaché. Ce sacrifice est nécessaire pour se libérer de ce masculin destructeur. De plus, les objets jetés se transforment en obstacles pour celui qui nous harcèle ou nous poursuit.
La fuite magique est un moyen efficace de lutter contre le mal: dans les sociétés traditionnelles africaines, des sortes de tournoi ont lieu entre les hommes-médecine, les chamans, où chacun montre ses pouvoirs pour éliminer ses rivaux; les chamans des régions arctiques se réunissent pour se défier et décider lequel est le meilleur dans son art; ces tournois ont toujours existé. Par ailleurs, il y a de nombreux récits remplis de duels entre des magiciens et des sorcières - comme "Merlin l’enchanteur".
Par cette attitude, on oppose au mal ses forces intérieures - la connaissance, l’intelligence, l’expérience, la ruse - plutôt que la force brute et primaire. La connaissance intérieure, si elle est fondée sur l’éthique et la sagesse, est le meilleur moyen de lutter contre le mal. Mais si elle est inconsciente, elle devient elle aussi magique, donc dangereuse pour celui qui l’utilise car elle risque de se retourner contre lui. On ne peut pas utiliser les pouvoirs psychiques sans tomber dans l’inflation psychique (hubris ou démesure), l’orgueil et la toute-puissance. Aussi, celui qui possède la vraie connaissance est relié à lui-même de la manière juste: son action vient du SOI, de la totalité de son être, et non du MOI, de l’EGO.
Attitude juste
Dans toute relation, il y a danger de pouvoir, de domination, de désir de puissance, même en thérapie. Certains êtres humains travaillent sur leur inconscient de manière intéressée, pour obtenir quelque chose et non pour se connaître: ils désirent davantage d’efficacité, de réussite, d’argent, une meilleure santé, du pouvoir… Cette approche de l’inconscient n’est pas intègre, honnête et désintéressée: elle est pervertie par une motivation égocentrique. Ces personnes souhaitent exploiter l’inconscient pour leur satisfaction personnelle. Cependant, si le conscient se comporte ainsi, l’inconscient devient insaisissable, ses messages à travers les rêves sont contradictoires et on ne les comprend plus.
L’inconscient est un "MIROIR" qui "RÉFLÉCHIT" le conscient: on ne peut pas progresser à coups de volonté. On ne peut pas forcer un arbre à grandir "par magie": il existe un rythme d’évolution naturel pour tout et tout le monde, dont on ne peut pas forcer la maturation.
Dans les contes, celui qui remporte la victoire n’est pas celui qui a les pouvoirs les plus importants, mais celui qui est vrai et authentique, celui qui intègre son féminin en développant en lui les valeurs féminines. Car l’amour est à l’opposé du pouvoir: les héros qui font alliance avec le principe féminin et les instincts ont une chance de survivre et de vaincre.
Le héros idéal n’est pas celui qui veut toujours lutter activement contre le mal et intervenir au moindre problème. C’est celui qui prend le temps d’analyser un problème pour le comprendre avant d’agir. Il y a un temps pour tout: il faut savoir discerner les situations où il faut agir instantanément et celles où il est préférable de patienter, d’attendre, d’observer. Quand on est souple, centré, unifié, en accord avec soi, on distingue clairement les moments où il faut agir et ceux où il faut laisser advenir jusqu’à ce que la situation soit mûre pour être transformée.
La fuite magique est donc une attitude contraire au conflit qui utilise la force brutale: la lutte a lieu sur un autre plan, le plan spirituel.
C’est une attitude de "non-agir" et de "non-résistance" caractéristique des traditions orientales, telles le bouddhisme ou l’action "non-agissante" du Tao chinois qui s’adapte aux rythmes cosmiques. C’est une manière introvertie de combattre le mal en se retirant dans le centre de son être que l’esprit occidental a du mal à comprendre.
C’est également une attitude plus féminine que masculine, donc plus facile pour les femmes, sauf si elles tombent sous le pouvoir de leur masculin négatif qui les contraint à agir.
C’est l’attitude de la princesse face au div.
La poursuite infernale
Le div s’arrêta parce qu’il ne pouvait pas traverser ce maquis épineux, et il se mit à crier: "Ah, petite fiancée, ton départ me chagrine! Comment as-tu passé les buissons et l’épine?" La fille du roi répondit: "Toute nue comme m’a mise au monde ma mère, j’ai traversé à genoux l’épineux désert."
Le div pensa pouvoir faire comme elle; il ôta ses vêtements et rampa tout nu dans les arbustes épineux. Les épines pénétrèrent dans son corps et lui infligèrent de cruelles blessures. Les douleurs le contraignirent à s’arrêter souvent et, pendant ce temps, la princesse augmenta son avance. Dès qu’il fut remis, le div reprit la poursuite et fut bientôt si près qu’il eût presque pu la saisir de la main.
Mais le cheval lui dit: "Vite, jette le sel par terre!" À peine la princesse l’avait-elle fait qu’à nouveau une étendue plus grande encore s’interposa entre elle et le div, couverte de sel et de sable.
Le div s’arrêta et cria: "Ah, petite fiancée, tu as fui ma main! Qu’as-tu fait pour traverser le sel et du sable le grain?" La fille du roi répondit: "Toute nue, sans chemise et sans vêtement, j’ai traversé le sel et le sable en roulant."
Le div ôta ses vêtements et roula sur le sable et dans les flaques de sel comme la princesse l’avait suggéré. Le sable pénétra dans ses plaies et le sel brûla ses blessures. Tandis qu’il roulait en gémissant sur la vaste étendue de sable et de sel, la princesse augmenta encore l’avance qu’elle avait prise sur lui. Lorsque le div torturé eut atteint l’autre côté de la mer de sable et de sel, il se rhabilla puis se relança à la poursuite de la princesse. Il l’avait presque rattrapée lorsque le cheval ordonna: "Jette le peigne!" La princesse le fit, et entre elle et le div s’éleva soudain une immense montagne. Le div s’écria alors: "Ah, petite fiancée, je veux que tu me dises: pour vaincre la montagne, comment t’y es-tu prise?"
La fille du roi répondit: "Comme pelle et comme pic je me suis arraché deux dents et j’ai creusé un trou pour percer le mont." Le div s’arracha deux dents sans perdre de temps, et il commença à creuser un trou à travers la montagne. Ces travaux prirent beaucoup de temps; et avant que le trou fût percé, la princesse avait pris une énorme avance sur lui.
Le div reprit cependant sa poursuite sans se lasser et se rapprocha à nouveau dangereusement d’elle. Le cheval dit alors à la princesse: "Jette le miroir à terre!" La princesse obéit, et derrière elle, déferla un grand fleuve au courant violent.
Le div dut s’arrêter et cria: "Ah, petite fiancée, comment as-tu réussi à traverser le grand fleuve que voici?" La fille du roi répondit: "J’ai attaché à mon cou une grosse pierre, et me suis jetée au plus profond de la rivière." Le div se mit en quête de l’endroit le plus profond de la rivière, s’attacha une grosse pierre et sauta dans l’eau. Mais la lourde pierre l’entraîna au fond du fleuve.
Sacrifice des objets
Ce div est vraiment très destructeur: il dévore les êtres humains. L’unique issue pour la princesse est de le fuir en jetant des objets derrière elle.
Dans les sociétés païennes, jeter des objets derrière soi est un sacrifice offert au dieu chtonien (tel Hadès, dieu des enfers) qu’on ne doit pas nommer. Il s’agit d’un geste religieux envers les forces obscures que l’on ne peut pas regarder ni affronter.
Nous sommes encore conditionnés par la conception chrétienne qui nous contraint toujours à "tout affronter", à "faire face" à tout.
Mais sur le plan psychologique, ce n’est pas toujours la meilleure attitude. Il y a des forces sacrées, numineuses, divines, qu’il vaut mieux ne pas regarder en face. Par exemple, dans la Bible, il est interdit de regarder la destruction de Sodome et Gomorrhe qui est l’œuvre de Dieu: la femme de Loth n’ayant pas respecté cette règle est transformée en statue de sel. Dans ce genre de situation périlleuse, il est seulement possible d’offrir des sacrifices aux forces obscures. Cela signifie que l’on reconnaît leur pouvoir.
Cela est explicite dans la fuite de la princesse: elle doit offrir des sacrifices au div sans le regarder.
Il s’agit de trois objets en lien avec le féminin - la fleur, le peigne, le miroir - et le sel. À chaque fois que le div l’interroge, elle lui répond avec ruse, pour le tromper et prendre de l’avance sur lui.
La fleur jetée est un œillet, une fleur qui symbolise l’amour et les fiançailles, ainsi que le bonheur. Ici, l’œillet forme un chemin d’épines qui retarde le div et l’occupe.
Sur le plan psychologique, c’est comme si l’on occupait le masculin négatif par une activité qui neutralise son pouvoir.
Après l’œillet, la princesse jette le sel: en alchimie, le sel symbolise la sagesse, mais il est aussi piquant et rend l’eau de mer amère. Il est associé à la sagesse, à l’esprit, à l’amertume et à l’amour. Quand une femme est déçue en amour, soit elle devient amère, soit elle devient sage et développe son sens de l’humour et sa spiritualité.
Ensuite, la princesse jette le peigne: cet objet est en relation avec la mise en ordre des cheveux, c’est-à-dire l’organisation des pensées, les cheveux recouvrant la tête. Le peigne se transforme en montagne qui représente tout ce qu’une femme doit donner à son masculin pour qu’il la laisse tranquille.
Enfin, elle jette le miroir qui est un instrument de réflexion.
Le miroir nous renvoie l’image inversée de nous-mêmes, tel que les autres nous voient. Quand nous réfléchissons sur nous-mêmes, sur nos attitudes vis-à-vis des autres et leurs attitudes vis-à-vis de nous, nous apprenons à mieux nous connaître. Quand une femme se confronte à son masculin, en réfléchissant à l’influence qu’il a dans sa vie, celui-ci se noie dans ses propres réflexions. Mais elle-même est sauvée de la noyade.
Une vie nouvelle
La princesse poursuivit son chemin et arriva enfin près d’une petite kourgantcha dont le portail était fermé; aussi n’osa-t-elle pas entrer dans la cour. Mais le propriétaire qui vivait des fagots de bois qu’il ramassait chaque jour et qu’il allait vendre en ville, rentra bientôt chez lui. La princesse lui demanda de l’héberger avec son cheval. Le vieux répondit qu’il devait obtenir l’autorisation de sa femme. Celle-ci avait entendu la conversation, dissimulée derrière le portail, et sortit. Le princesse lui adressa ces paroles: "Puis-je passer la nuit chez vous? Je vous porterai bonheur et vous n’aurez nullement à vous en repentir."
La fille du roi passa la nuit dans l’écurie près de son cheval. Au matin, elle s’installa au soleil, mais comme elle était épuisée, elle s’endormit.
Après s’être débarrassée du div par ses sacrifices, la princesse peut enfin se reposer: elle arrive dans un lieu où vit un vieux couple qui accepte de lui donner l’hospitalité.
Elle rencontre pour la première fois un PÈRE et une MÈRE POSITIFS et SAGES.
Ce couple modeste permet à la princesse de reprendre des forces: l’humilité est une autre manière d’échapper au masculin exacerbé, à sa toute-puissance et son orgueil. En devenant la fille de pauvres gens, la princesse est rabaissée, mais le repos et la paix intérieure qui l’apaisent vont provoquer l’émergence de quelque chose de neuf.
Le roi et son faucon
Le même jour, le roi chassait avec son faucon dans la forêt où le vieux avait coutume de ramasser du petit bois. Il advint que le faucon ne poursuivit pas les oiseaux au vol, mais s’envola vers la kourgantcha où dormait la princesse. Le roi, irrité de l’étrange conduite du faucon, ordonna à son serviteur de se lancer à la poursuite de l’oiseau pour la capturer. Le serviteur arriva près de la kourgantcha et vit le faucon perché sur la tête de la jeune fille endormie. Très surpris, il repartit ventre à terre vers le roi pour lui rendre compte de ce qu’il avait vu et lui dire qu’il avait failli tomber inanimé à la vue de cette beauté merveilleuse. "Je ne sais, dit-il, qui elle est – être humain ou fée – mais je n’ai pas osé l’approcher pour capturer le faucon perché sur sa tête."
Le RENOUVEAU apparaît sous la forme du FAUCON du roi: étrangement, celui-ci se pose sur la tête de la princesse pendant son sommeil.
Le faucon est un oiseau divin, royal: il représente un principe masculin diurne et solaire. Il est un symbole ascensionnel sur tous les plans: physique, intellectuel, spirituel. Le fait qu’il se pose sur la tête de la princesse annonce l’arrivée d’une figure masculine positive - le roi.
Psychologiquement, une femme qui a intégré son masculin en se libérant de ses aspects négatifs devient reine et souveraine. Elle s’approprie sa propre souveraineté et est prête à rencontrer le roi.
Union avec le roi
Le roi, tout à sa colère, partit alors lui-même à la recherche de son faucon, mais lorsqu’il posa les yeux sur la belle princesse, il perdit connaissance et tomba de cheval. Au même instant, la princesse se réveilla; elle courut à la maison et dit à la vieille: "Si ce cavalier demande qui je suis, vous répondrez que je suis votre fille."
Quelques instants plus tard, le roi retrouva ses esprits et vit que la belle jeune fille avait disparu. Il pensa l’avoir vue en rêve, mais voulut en avoir le cœur net. Il rentra dans sa tente où il était attendu par ses vizirs et ses serviteurs. Puis il ordonna à l’un des vizirs: "Va dans cette kourgantcha et demande au propriétaire si une belle jeune fille habite chez lui, et sache si elle est sa fille." Le vizir alla interroger le vieil homme et la vielle femme qui lui répondirent: "Oui, la belle jeune femme est notre fille."
Le vizir revint auprès du roi et l’informa de ce qu’il avait entendu. Le roi s’en réjouit et envoya une nouvelle fois le vizir chez le vieux couple pour leur demander s’ils voulaient donner leur fille au roi comme épouse. Ils lui répondirent: "C’est pour nous une grande joie et un grand honneur que la demande du roi, mais notre fille est pauvre." Le vizir repartit pour rapporter au roi ce que les vieillards lui avaient dit. Le roi se rendit alors lui-même à la kourgantcha, puis il emmena la belle vierge et les deux petits vieux dans son château et y donna une fête à laquelle tout le monde fut convié durant quarante jours.
Le roi épousa ensuite la belle jeune fille et fit des cadeaux royaux à ceux qu’il croyait être les parents de son épouse. Il leur donna quarante ânes bâtés d’or et beaucoup d’autres objets précieux. Les vieillards remercièrent le roi et rentrèrent dans leur kourgantcha.
Départ du roi pour la chasse
Avec son épouse, le roi vivait dans le bonheur et dans la joie. Jamais ils ne se disputaient. Après un certain temps, la reine conçut un enfant, ce qui réjouit beaucoup le roi. Aimant la chasse, il passait 8 à 9 mois dans la forêt chaque année. Il partit donc comme de coutume et dit à la reine: "Je pars à la chasse, mais tu restes à la maison. Je te prie donc de me donner ton cheval!" La reine ne put s’opposer à cette requête; pourtant elle se rendit auprès de son cheval magique et lui dit: "Le roi m’a priée de lui permettre de t’emmener à la chasse. Que dois-je faire? Je ne me sépare de toi qu’à regret. - Sois tranquille, répondit le cheval, et donne-moi au roi! Auparavant, retire quelques poils de ma crinière et garde-les soigneusement. Si un malheur devait s’abattre sur toi, brûle ces poils et je reviendrai auprès de toi." La reine fit comme il avait dit et, les larmes aux yeux, elle prit congé du fidèle animal.
Une nouvelle péripétie est amorcée par le mariage du roi avec la princesse. La reine tombe enceinte et le roi part à la chasse. Il emmène le cheval magique qui représente la force protectrice de la reine. Mais le cheval laisse à la reine quelques crins de sa crinière qu’elle doit brûler en cas de danger.
Cette absence inopinée du roi survient à un moment très important dans la vie de la reine: le moment où elle est enceinte.
Pourquoi le roi part-il à la chasse à ce moment précis? Peut-être y a-t-il un problème dans ce couple pas encore vraiment incarné dans la vie réelle, ou le roi s’ennuie avec sa femme enceinte, ou il a une passion irrésistible pour la chasse. Quoiqu’il en soit, il fait preuve d’inconstance et de légèreté. De plus, il est impatient, car s’il avait la patience d’attendre, il pourrait rencontrer le div et le combattre.
Psychologiquement, cela se produit souvent en analyse: on a l’impression que le travail est terminé, mais plus tard, on se rend compte qu’il reste encore des choses à intégrer et que notre conscience doit encore s’élargir. D’ailleurs, une analyse n’est jamais achevée: il reste toujours quelque chose à découvrir en soi, à connaître, à intégrer.
Retour du div
Alors que le roi allait à la chasse, le div sortit enfin du fleuve dans lequel il avait été immergé. Il partit aussitôt dans le vaste monde à la recherche de la princesse afin de se venger cruellement d’elle. Il arriva enfin dans le royaume où vivait la reine et entra au service du moulin du roi comme ouvrier.
La reine donna le jour à des frères jumeaux, à la grande joie du peuple. On envoya aussitôt un messager porter l’heureuse nouvelle au roi. Lorsqu’il passa près du moulin, le div l’aperçut et résolut d’accomplir son horrible vengeance. Il souffla dans le ciel, des nuages parurent et la pluie se mit à tomber à verse. Le div interpella le messager et l’invita à chercher refuge dans le moulin. Le messager accepta l’invitation. Lorsqu’ils burent le thé, le div glissa un somnifère dans la coupe du messager. Celui-ci s’endormit aussitôt.
Le div prit la lettre dans la poche du messager, la lut, la déchira et en écrivit une nouvelle disant que la reine avait mis au monde un chat et un chien. Il scella la lettre et la remit dans la poche du messager. Il souffla ensuite une nouvelle fois dans le ciel et la pluie cessa, le ciel s’éclaircit et le soleil se remit à briller. Puis il réveilla le messager qui reprit son chemin.
Le messager rejoignit le roi et lui remit la lettre. Le roi la lut, en éprouva un chagrin profond et une grande compassion pour son épouse. Dans sa réponse, il ordonna que l’on n’inquiète ni ne cause de chagrin à sa femme, même si elle avait donné naissance à un chat et un chien. Le même coursier fut chargé de porter ce message au château.
Lorsqu’il passa près du moulin, le div souffla dans le ciel et la neige se mit à tomber. Le div invita à nouveau le messager à attendre la fin de la bourrasque et lui offrit à nouveau du thé où il versa un somnifère. Lorsque le messager fut endormi, le div prit la lettre du roi, la déchira et écrivit une nouvelle lettre où il disait: "Prenez ma femme et mes enfants, faites-les monter le dos en avant sur un âne noir, barbouillez-leur le visage de suie et renvoyez-les ainsi du château, et que l’âne les emporte où il voudra. Si vous n’exécutez pas cet ordre, je détruirai la ville entière."
Lorsque ce message fut publiquement annoncé, le peuple décida d’exécuter l’ordre du roi. Au même moment, le div se transforma en âne noir et passa devant le château. Lorsque le peuple vit cet âne noir, il y assit la reine avec ses enfants, puis ils furent chassés hors de la ville. Le div conduisit la reine pendant quelque temps puis s’arrêta près d’une rivière.
Nouvel affrontement avec le div
C’est le départ du roi et son manque de clairvoyance qui font réapparaître le div et réveillent le masculin négatif chez la reine: comme dans de nombreux contes, les messages échangés sont transformés.
Les malentendus et le poison du doute constituent une autre manifestation du masculin négatif chez la femme. Sur le plan affectif, la femme se met alors à ressasser et à douter de tout, jusqu’à se dévaloriser, s’humilier et s’auto-détruire. Et elle finit par subir le jugement extrême, ordonné par le roi. Elle est installée à l’envers sur un âne noir avec ses deux fils jumeaux, et renvoyée de la ville. Elle vit une humiliation totale. L’âne noir est bien sûr le div.
Cela renvoie à une pratique courante au Moyen-Age: les femmes accusées de prostitution notamment était assises à l’envers sur un âne, et expulsées de la ville.
Une fois que la reine est à nouveau en sa possession, le div la menace de la dévorer, ainsi que ses fils.
Mais elle trouve enfin l’attitude juste et elle louvoie avec le div, en lui suggérant de préparer d’abord un bon feu pour les cuisiner.
Psychologiquement, pour "faire la paix" avec le masculin négatif, on peut lui mettre des bâtons dans les roues lorsqu’il se met à ressasser en nous. Par exemple, dans le domaine affectif, lorsque nous pensons sous son influence: "mon ami ne m’aime plus", il est préférable de lui couper l’herbe sous les pieds et de répondre: "Oui, c’est comme ça, peut-être que je ne mérite pas d’être aimée, on verra bien." De la sorte, nous voyons les choses plus clairement et objectivement, et nous comprenons que nos pensées négatives viennent du masculin négatif et pas de nous-même.
Le div reprit sa forme première et s’écria en ricanant: "Et maintenant, que vas-tu faire, monstre scrofuleux? Combien de peines ai-je eu à souffrir à cause de toi! Pour te punir, je commencerai par dévorer tes enfants." La reine répliqua: "Si tu veux dévorer mes enfants, il te faut les manger comme il convient, non à l’état cru, mais bien cuisinés. C’est pourquoi il te faut d’abord chercher du bois pour le feu, puis couper la chair des enfants en morceaux pour en faire des brochettes; ensuite seulement tu pourras les manger!"
Intervention ultime du cheval - Mort du div
Le div partit dans les champs chercher du bois tandis que la reine brûlait les poils de son cheval. Le petit cheval magique apparut aussitôt et lui dit: "Je vais maintenant entamer le combat avec le div et me jeter dans la rivière avec lui. A toi de veiller: si de l’écume sanglante remonte à la surface, les choses iront mal pour toi. Si, par contre, tu vois apparaître de l’écume blanche, tu seras délivrée du div pour toujours."
La reine brûle les crins que le cheval magique lui avait confiés, et celui-ci apparaît aussitôt. Le temps est arrivé de combattre le div.
Mais la reine ne combat pas directement le masculin destructeur: c’est son instinct, le masculin positif, sous la forme du cheval magique, qui va agir à sa place.
Cela est très important. Les problèmes et conflits avec le masculin éveillent en nous des idées archétypiques profondes et fondamentales: l’ombre et la lumière, le bien et le mal. Or, entrer dans le conflit entre le bien et le mal en soi s’avère trop dangereux et douloureux. Le masculin s’en mêle toujours et finit par nous posséder. Dans une telle situation, la meilleure attitude consiste donc à ne pas agir directement. Dans le conte de "Barbe-Bleue" - la plus terrible figure masculine pour une femme - l’héroïne n’agit pas directement: ce sont ses frères qui tuent Barbe-Bleue.
Le div revint alors avec le bois qu’il avait ramassé; il vit le cheval qui se tenait près de la princesse et engagea le combat. Ils luttèrent pendant longtemps et finirent par tomber dans le rivière. La reine gardait les yeux fixés sur la surface de l’eau et elle aperçut, après quelques instants, du sang qui flottait sur l’eau. Elle s’effraya et perdit connaissance. Quand elle reprit ses esprits, elle vit de l’écume blanche à la surface de l’eau. Elle s’en réjouit et attendit. Quelque temps passa puis le cheval sortit en nageant de la rivière.
Il dit: "À présent, tu es délivrée pour toujours. J’ai étranglé le div. Tu dois maintenant m’abattre, laisser ma tête de côté, placer mes quatre pattes dans les quatre directions, jeter mes entrailles et t’asseoir avec tes enfants sous la voûte formée par mes côtes!"
La reine s’écria: "Comment pourrais-je faire cela? Comment pourrais-je te tuer, toi, mon sauveur?" Mais le cheval reprit: "Cela doit se faire. Comme je te le dis, tu dois l’exécuter." La reine fit alors ce que le cheval avait ordonné. Elle jeta la tête de côté, plaça les pattes en les orientant dans les quatre directions, jeta les entrailles et s’assit sous les côtes avec ses enfants.
Mort et métamorphose du cheval
Des jambes du cheval poussèrent alors des peupliers dorés au feuillage d’émeraude; de ses entrailles sortirent des villages, des champs et des prés; et ses côtes se transformèrent en un château doré. Et de la tête du cheval jaillit un petit ruisseau clair comme de l’argent. En un mot, la région fut transformée en un véritable paradis. Aussi la reine y établit-elle sa demeure. Les frères jumeaux grandirent et entrèrent bientôt à l’école.
Cela signifie que la reine est libérée: elle a achevé son parcours et son processus d’individuation.
La quête du roi
Pendant ce temps, le roi était rentré de la chasse et n’avait retrouvé ni femme ni enfants. On lui apprit la triste nouvelle. Une furieuse colère s’empara de lui et il faillit perdre la raison: il fit fusiller tous les habitants de la ville. Puis, habillé en derviche, il s’abandonna à son deuil profond et partit à la recherche de sa femme.
Il erra de nombreuses années et arriva enfin dans la région où vivaient la reine et ses fils. Il se dit alors: "Ne pourrait-elle pas être mon épouse?" Il retira de son doigt l’anneau dont la reine lui avait fait cadeau, le glissa dans une cruche d’eau et dit à la servante de la reine: "Quand tu verseras de l’eau à la reine pour sa toilette, tu ne lui en verseras qu’un peu pour commencer. Mais lorsqu’elle t’ordonnera de la verser comme il faut, tu verseras toute l’eau à la fois!"
Pendant ce temps, les frères jumeaux rentrèrent chez eux et s’écrièrent: "Notre mère, dehors, près du puits, il y a un pauvre derviche qui se repose. Donne-nous quelque chose dont nous puissions lui faire cadeau." Emportant ce qu’ils avaient demandé, ils repartirent en courant. Puis la servante apporta l’eau pour la toilette de la reine. Elle fit comme le derviche le lui avait indiqué. Et au moment où elle versa l’eau, l’anneau tomba de la cruche en tintant. La reine le reconnut aussitôt. Elle interrogea la servante: "Cette bague, d’où peut-elle bien venir?" La servante, hésitante, ne sut d’abord que dire, puis elle raconta qu’il y avait un derviche étrange près du puits.
Le couple incarné
La reine se précipita et trouva le derviche en train de caresser les enfants qu’il avait eus d’elle. Il s’agissait bel et bien de son mari. Il la reconnut au même moment. Ils s’étreignirent et s’embrassèrent, et vécurent ensuite heureux dans cette ville.
Lorsque la reine a enfin trouvé sa vraie place dans le monde, elle peut retrouver le roi. Celui-ci étant parti à sa recherche sous la forme d’un derviche, représente à présent un masculin spirituel.
Et à la fin, la quaternité est reconstituée. Le roi, la reine et leurs deux fils forment une totalité.
Si une femme parvient à vivre et à assumer la souffrance venant du masculin négatif, elle va se transformer intérieurement et mûrir. Si elle accepter le masculin - le div dans ce conte - sans se laisser dévorer par lui, sa conscience va s’élargir. Cela va permettre sa libération et son accomplissement.
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