Destin masculin: Accomplir sa destinée - "Le secret du bain Bâdguerd"

Couple persan dans pièce au clair de lune

 

ÉLÉMENTS D’ANALYSE DU "SECRET DU BAIN BÂDGUERD" (conte persan)

 

Ce conte appartient au cycle des aventures de Hâtim Tâi, très populaires en Iran.

Hâtim Tâi était un Arabe originaire du Yémen: d’après la légende, il aurait vécu au 6è siècle, à une époque pré-islamique. Poète cultivé, courageux, généreux, au caractère noble et aristocratique, il est devenu le héros de ses contes.

"Bâdguerd" veut dire "château du vent", c’est-à-dire "château du rien" dans le sens de l'expression "c’est du vent".

Dans ce conte, le héros est un héros archétypique: il a une mission à remplir  et il va la remplir sans hésiter, sans tergiverser, au prix de sa vie.

Il représente l’idéal chevaleresque et obéit à une voix qui le dépasse. Il va résoudre un problème complexe qui le mène vers la réalisation et l’unité de la personnalité - le SOI.

Enigme à résoudre par Hâtim

Homme oriental jouant avec feu

 

La reine Housn Bânou posait à tous ses prétendants des énigmes et nul n’avait réussi jusque là à les résoudre. Le prince Mounîr, très amoureux de la reine, chargea son ami Hâtim Tâi de découvrir le mystère du bain Bâdguerd, qui était l’énigme la plus difficile à résoudre.

 

Le problème auquel est confronté Hâtim vient d’une reine, Housn, qui pose des énigmes à ses prétendants. Le prince Munir est amoureux d’elle. Et il demande à Hâtim de l’aider à résoudre la fameuse énigme du "bain Bâdguerd".

"Munir" signifie en persan "brillant" et "Housn" en arabe "beauté": il s’agit donc de la beauté féminine qui pose une énigme à ce qui est brillant.

Hâtim part donc en quête de ce secret du "bain Bâdguerd".

Rencontre avec le vieux sage

Hâtim Tâi quitta la ville. Après un long voyage, il parvint aux portes d’une cité où se tenait un vieillard qui lui demanda où il allait. Hâtim lui répondit qu’il se rendait au bain Bâdguerd. Le vieil homme lui dit: "Jeune homme, quel ennemi t’envoie au bain Bâdguerd? Tout le monde ignore où il se trouve mais aucun de ceux qui ont essayé de le découvrir n’en est jamais revenu. Dans la cité de Qâ’tan, il y a un roi appelé Hârith qui a posté des gardes le long des frontières de son royaume et arrête quiconque est à la recherche du bain Bâdguerd. Nul ne sait pourquoi ni s’il les tue ou non."

 

Hommes vieux et jeune-Peinture

 

Le "vieux sage" est une figure archétypique du SOI.

Le vieux sage dissuade Hâtim de se rendre au bain Bâdguerd, comme tous ceux qu’il va rencontrer par la suite, mais Hâtim insiste. Alors le vieux sage lui indique le chemin de la ville de Qâ’tan dont le roi a créé le bain et menace de mort tous ceux qui en cherchent le secret. 

La dissuasion du vieux sage est difficile à comprendre. Car s'il est un archétype du SOI, il devrait au contraire encourager Hâtim à poursuivre sa route. 

Il est possible que cette dissuasion soit une mise à l’épreuve, pour confirmer qu'Hâtim est prêt à entamer cette quête. Par la suite, le vieux sage l’aidera toujours. 

Affrontement avec le djinn-dragon

Hâtim répondit qu’il s’était engagé et ne pouvait abandonner sa mission. Le vieillard le bénit alors, en lui conseillant de retourner sur ses pas. Comme Hâtim persistait, il lui indiqua le chemin de la ville de Qâ’tan. Après avoir traversé villes et villages, Hâtim parvint à une cité dont les habitants dansaient et préparaient un banquet. Il leur demanda la raison de cette liesse.

Ils lui contèrent que, dans le désert, habitait un puissant dragon qui, une fois l’an, revêtait une forme humaine et exigeait qu’on fasse une grande fête en son honneur, au cours de laquelle il choisissait une épouse parmi toutes les jeunes filles. Hâtim leur dit: "Ce banquet est donc un bien triste jour pour vous", ajoutant qu’il restera avec eux pour voir ce qu’il pouvait faire. 

 

Fête persanne

 

On le plaça à côté du roi du pays qui lui expliqua que le dragon était un djinn très destructeur. Hâtim leur conseilla la chose suivante: lorsque le dragon-djinn aura choisi sa victime, ils devront lui déclarer qu’un jeune homme de haute lignée avait donné l’ordre de ne pas livrer la jeune fille sans sa permission, et que si le dragon avait le pouvoir de détruire en un an tout le royaume, le jeune homme, lui, pouvait en un seul instant, le transformer en désert.

Lorsqu’on rapporta les paroles d’Hâtim au dragon, celui-ci demanda à le voir. Lorsque Hâtim fut devant lui, il lui dit: "Jeune homme, je ne t’ai encore jamais vu dans cette ville; pourquoi détournes-tu de moi ces gens? Veux-tu donc que je détruise ce pays?" Hâtim lui répondit que c’était désormais lui qui décidait et qu’un fiancé devait satisfaire à certains rites avant le mariage, qu’il possédait une amulette héritée de ses ancêtres qui devait être placée dans l’eau que buvait le prétendant.

Dragon

 

Le djinn ayant accepté de se plier à cette coutume, Hâtim plaça l’amulette qu’il avait reçue de la fille d’un roi dans un gobelet d’eau. Le djinn la but et perdit ainsi son pouvoir. Le second rite consistait à entrer dans une grande jarre à vin que l’on bouchait et le prétendant devait prouver qu’il était capable de s’en échapper. S’il y parvenait, il aurait la fiancée, sinon il devrait remettre au jeune homme mille rubis et deux mille diamants précieux.

 

Jarre orientale

 

Croyant posséder encore sa puissance magique, le djinn entra dans la jarre et ne put en ressortir. Hâtim ordonna alors qu’on dressât un bûcher et qu’on y mît le feu: malgré ses appels à l’aide, le djinn mourut brûlé, après quoi Hâtim fit enterrer la jarre dans un trou profond. Puis il déclara à tous qu’ils pouvaient à présent célébrer une vraie fête. Le roi lui offrit de l’or et de l’argent qu’il distribua aux pauvres. Puis il reprit son voyage.

Victoire de Hâtim

Hâtim arrive à une ville menacée par un djinn-dragon. C’est un démon qui menace de détruire le lieu si on ne lui remet pas une femme chaque année.

Le djinn-dragon est un aspect masculin négatif. En outre, il pose le problème du féminin car il s’approprie une femme chaque année. 

Mais Hâtim est au service du féminin, de la "reine de la beauté": il va donc résoudre ce problème.

Psychologiquement, quand un homme a un problème avec le féminin, son démon intérieur ou son ombre s’éveille. Ce démon, ici incarné par le djinn, emporte la femme, l’empêche de vivre et de s’incarner dans la réalité. 

Un homme qui agit de la sorte déteste son féminin intérieur ou ne veut pas le reconnaître. Il est incapable d’aimer une femme et a la même attitude avec les femmes qu’avec son propre féminin.

Hâtim parvient à prendre le djinn à son propre piège par la ruse et l’intelligence, ainsi que par la magie en utilisant son amulette. Il le soumet habilement à des épreuves et finit par le faire entrer dans une jarre qu’il enterre. 

Il délivre ainsi la ville de son démon collectif et libère le féminin. 

Toutefois, en l’enfermant et en l’enterrant, Hâtim évite le conflit direct avec le djinn-dragon. C’est comme s’il le refoulait. En général, les héros tuent le dragon.

Hâtim n’est donc pas vraiment prêt à affronter directement son ombre.

Les animaux monstrueux

Voyageur oriental avec bâton

 

Ayant gravi une montagne, il redescendit dans une immense plaine désertique où il marcha pendant de longs jours. Arrivé à un croisement, il ne se souvint plus de ce que le vieil homme lui avait conseillé et crut devoir prendre le chemin de droite. Mais, à peine s’y fut-il engagé qu’il se rappela que le vieillard lui avait dit d’aller à gauche. Il rebroussa donc chemin, mais se perdit au milieu de buissons épineux où il se déchira et souffrit mille peines. "Hélas, se dit-il, le vieillard avait raison lorsqu’il m’a prévenu que ce chemin était semé d’embûches!"

Après avoir erré longuement, il arriva à un désert. Là, des animaux monstrueux se précipitèrent vers lui. Il s’arrêta, terrifié et tremblant, quand soudain le vieillard lui apparut et lui dit: "Jeune homme, on a toujours raison d’écouter les conseils des vieillards riches en expérience; jette ton talisman à terre et apprends quelle est la puissance d’Allah." Puis il disparut.

Triomphe de Hâtim

Animaux sauvages monstrueux

 

Après avoir quitté la ville, Hâtim perd son chemin et rencontre des animaux monstrueux. Il entend la voix du vieux sage et évite à nouveau le conflit en jetant son amulette par terre, c’est-à-dire en utilisant la magie.

Pourquoi utilise-t-il à nouveau la magie? 

Ces animaux monstrueux sont des animaux composites, tels le griffon, le sphinx, les chevaux ailés… 

Sur un plan psychologique, ces animaux n’ont pas le même sens que les animaux normaux. 

Ils ne symbolisent pas un instinct précis, mais un contenu complexe impossible à comprendre. Ils sont donc très destructeurs et menaçants. On ne peut pas les intégrer. Ce problème des instincts destructeurs, sous la forme d’animaux monstrueux, ne peut être résolu que par la magie. Si l’on s’y confrontait directement, on risquerait de développer une psychose ou une dissociation grave en soi.

Le talisman magique de Hâtim

Hâtim jeta le talisman: la terre devint d’abord jaune, noire, puis verte, et enfin rouge. Devenus fous furieux, les animaux s’entre-déchirèrent. Hâtim fut perplexe: il se demanda ce qui avait bien pu provoquer un tel phénomène. Il en rendit grâces à Dieu, ramassa son talisman et poursuivit son chemin. 

 

Grâce à son talisman, Hâtim rend la terre jaune, noire, verte et rouge.

Ces 4 couleurs sont celles de la terre avec laquelle Adam a été créé: dans de nombreuses légendes, Dieu a pris de la terre aux 4 points cardinaux pour créer l’homme. Dans des civilisations anciennes, particulièrement chez les Indiens d’Amérique, les 4 points cardinaux avaient chacun une couleur. 

Pour Jung, chaque fonction psychique est exprimée par une couleur: le bleu exprime la pensée, le rouge le sentiment, le jaune l’intuition, le vert la sensation.

Quant à la magie, elle permet d’entrer en contact avec l’irrationnel. On l’utilise pour se prémunir d’un conflit, de l’irruption de forces destructrices et de pulsions psychotiques. 

Dans une situation grave, il est légitime d’utiliser la magie et de fuir en exécutant un rituel. 

Néanmoins, en utilisant la magie pour éviter un conflit intérieur grave, on fuit le conflit. Donc, on ne le vit pas et on n’en prend pas conscience, car on ne peut devenir conscient que d’une chose vécue, endurée, soufferte, bue jusqu’à la lie. 

Rencontre avec des scorpions géants

Il pénétra dans une forêt de fer pleine de tiges pointues qui percèrent ses sandales et lui blessèrent les pieds. Après les avoir pansés, il continua en boitant. 

 

Forêt grise-Dankwart Dreyers

 

Arrivé dans la plaine, des scorpions géants, avec des serres d’oiseaux et des yeux étincelants, se précipitèrent sur lui. Mais le vieillard apparut à nouveau et lui ordonna de jeter son talisman à terre. Elle prit encore une fois les quatre couleurs et quand elle devint rouge, les scorpions s’attaquèrent l’un l’autre jusqu’à ce que mort s’ensuive.

 

Homme et scorpion géant

Utilisation de la magie

Le scorpion est très important dans la mythologie égyptienne. 

L’un des premiers rois d’Egypte s’est fait appeler le "roi scorpion", et l’un des plus anciens hiéroglyphes a sa forme. Il est figuré par une déesse sacrée, SELKIS. Elle est bienveillante et protège les mortels contre les morsures et les piqûres. 

En astrologie, le signe du scorpion a comme devise "meurs et renais": le scorpion contient les opposés, la vie et la mort. Il est puissamment relié à l’inconscient. 

Hâtim utilise une fois encore la magie. 

Psychiquement, cela signifie qu’il n’a jamais affronté le vrai problème. Il retarde cette confrontation, jusqu’à ce qu’il n’ait plus de magie à sa disposition et qu’il soit contraint à un affrontement direct. 

Cela n’est pas sans évoquer les nombreux courants de développement personnel, ou méthodes psychologiques ou spirituelles qui prônent toutes sortes de techniques pour résoudre nos problèmes: visualisation, pensée positive, auto-suggestion, "loi de l’attraction"…

Certaines vont jusqu’à prétendre que l’on peut tout obtenir par la pensée positive ou une technique d’attraction de l’abondance de l’univers (loi de l’attraction). 

Cela est faux et peut se révéler dangereux pour les personnes fragiles. Mais cela attire les gens, car cela est "magique", aisé, rapide, semblable à un miracle ou un mirage. 

Il suffit de pratiquer la pensée positive pour obtenir tout ce que l’on veut.

Certes, ces techniques peuvent apporter un soutien éphémère ou illusoire pendant un temps. Mais, en aucun cas, elles ne peuvent mener vers la connaissance de soi. 

Cette pensée "magique" est l’illusion de la toute-puissance du MOI, de l’EGO. Et elle ne peut remplacer un authentique travail sur soi, une confrontation avec l’inconscient, un éveil de la conscience.

Rencontre avec le roi

Enfin, Hâtim arriva à la ville de Qâ’tan. Après avoir mis deux diamants précieux, deux rubis et deux perles dans sa bourse, il se rendit au palais où il se présenta comme un marchand et demanda à voir le roi Hârith. Il lui offrit les pierres précieuses et les perles, si bien que le roi le reçut amicalement et l’invita à rester quelques jours à sa cour. 

 

Voyageur oriental arrivant vers ville

 

Après un certain temps, il ne put plus se passer du jeune homme et lui dit: "Jeune homme, ta prodigalité et ta générosité me réjouissent. Il y a longtemps que tu me présentes tes hommages, mais tu n’as encore jamais exprimé un désir devant moi. Même s’il s’agit de ma fille, je te la donnerai en mariage." Mais Hâtim lui répondit: "Que ta fille soit pour moi comme une mère et une sœur! Mon désir est tout autre. Il est de voir le bain Bâdguerd."

 

Femme persanne très belle

Laisser-passer pour le bain Bâdguerd

Le roi demeura silencieux et baissa la tête. Hâtim lui en demanda la raison. Le roi lui dit: "Jeune homme, j’ai fait vœu de ne laisser personne aller au bain Bâdguerd. Aucun n’en est revenu. Ce serait une honte que d’y laisser partir un bel et noble jeune homme tel que toi. Cependant, si je ne te laisse pas libre d’y aller, je désavoue la promesse que je viens de te faire, et personne ne se fiera plus à ma parole." Hâtim répondit: "O roi, si Dieu le veut, je reviendrai sain et sauf te présenter mes hommages." Il lui révéla alors pourquoi il désirait éclaircir le mystère du bain Bâdguerd, ainsi que son nom. À ces mots, le roi se leva, l’embrassa et lui donna un laisser-passer à présenter au chef des gardiens du bain.

 

Dans la ville de Qâ’tan, Hâtim se présente au roi Hârith qui l’invite à rester auprès de lui et lui offre sa fille comme épouse, ce qu'Hâtim refuse.

Ce roi connaît le danger du bain Bâdguerd: c’est pourquoi il en éloigne tout le monde. Mais Hâtim est si convaincant qu’il cède et lui donne un laisser-passer.

Quel est donc ce danger sur le plan psychique? 

C’est celui de la quête de soi. Plus on s’approche de l’essentiel, de nous-même, du centre de notre personnalité, plus on est attiré et repoussé à la fois. Cela est naturel, car il est terrible de se rencontrer soi-même.

Le même processus existe dans le domaine de la physique: quand des particules de même charge s’approchent l’une de l’autre, la force de répulsion augmente jusqu’à ce qu’elles finissent pas fusionner et s’unir.

Quand on va profondément en soi, on éprouve à la fois cette attraction et cette répulsion, cette peur et cette aspiration à poursuivre sa recherche. 

On peut rester bloqué durant des années entre l’attraction et la répulsion. Et soudain, il se produit un déblocage, une détente qui permet de franchir le cap. À l’instar d’Ulysse qui tombe sans cesse de Charybde en Scylla - deux monstres marins - jusqu’à ce qu’il puisse franchir enfin le cap.

C’est ainsi que l’on traverse les étapes importantes de notre vie. On veut changer de vie, mais on résiste par peur, même si on est irrésistiblement attiré. Ce n’est que quand l’élan et la peur s’équilibrent que l’on peut passer le cap et franchir le gué.

Lors de ces moments importants de notre vie, c’est la SOI qui nous incite à nous réaliser.

Rencontre avec le gardien du bain

Hâtim reprit donc la route dans la direction indiquée, en devisant avec les compagnons que le roi lui avait procurés. Après vingt jours de chevauchée, il aperçut un objet étrange qui ressemblait au sommet arrondi d’une montagne. Ses compagnons lui dirent que c’était l’entrée du bain Bâdguerd qu’ils atteindront en sept jours et sept nuits de voyage. Puis ils rencontrèrent le gardien du bain qui, à la tête de son armée, en refusait l’entrée à quiconque n’avait pas un permis du roi.

Lui ayant montré son laisser-passer, Hâtim fut reçu avec honneur. Toutefois, le gardien le dissuada de tenter cette entreprise, lui disant: "Jeune homme, es-tu si las de l’existence que tu ne veuilles pas m’écouter? Il est encore temps. Si tu fais demi-tour, tu échapperas à la mort, mais si tu persistes, tu regretteras ton obstination et la paieras de ta vie!"

 

Hommes dans jardin-Gullistan

Découverte de Gayomard

Comme il vit que rien ne pouvait détourner Hâtim de son but, il le conduisit à l’entrée du bain. Hâtim se trouva devant un portail si haut qu’il n’en avait jamais vu de semblable.

Une inscription y était gravée: "Ce lieu enchanté, construit du temps du roi Gayomard, restera longtemps un signe, et quiconque tombera sous son ensorcellement n’en réchappera pas vivant; la stupeur et l’horreur seront son lot. Il souffrira de la faim et de la soif, bien que pouvant manger de tous les fruits du jardin aussi longtemps qu’il demeurera en vie; il lui sera possible de contempler tout ce qu’on peut voir en cet endroit, mais il lui sera très difficile d’en ressortir."

 

Porte orientale

 

Après avoir voyagé quelque temps, Hâtim rencontre le gardien du bain qui tente lui aussi de le dissuader. Puis il lui montre l’entrée du bain où une inscription indique le nom du constructeur du bain: GAYOMARD.

Dans les textes persans anciens, le premier homme créé, l’équivalent d’Adam dans le judéo-christianisme, s’appelait Gayomard. Il avait une dimension cosmique. 

À sa mort, tous les métaux ont jailli de son corps. De ses pieds, sont apparues deux plantes de rhubarbe qui sont devenues le premier homme et la première femme.

Gayomard était le premier prêtre, le premier roi créateur de la civilisation, une figure d’homme primordial, un anthropos qui contenait tout. Puis il se divisa et donna naissance aux humains, comme dans la plupart des mythes de création. 

On trouve également cet anthropos dans le judéo-christianisme, dans les traditions gnostiques et alchimiques. Le christ est anthropos car il est l’être du commencement et de la fin du monde. Il sauve les hommes et renaît après sa mort.

Psychiquement, le Christ est un archétype du SOI - de la totalité de notre psyché.

"L’anthropos est une image de la divinité", dit Jung. Il est cette dimension divine que l’on doit découvrir en soi. 

En réalité, le SOI existe déjà au début de notre vie comme une puissante aspiration vers l’unité, la complétude. Il nous guide dans notre évolution intérieure vers nous-mêmes.

Rencontre avec le barbier

Hâtim se dit: "Advienne que pourra, il faut que j’y entre." Il prit congé de ses compagnons et franchit le portail. Se retournant, il ne vit plus ni porte ni cavaliers, mais seulement un désert s’étendant à perte de vue.

C’est alors que, pour la première fois, il prit conscience de ce que signifiait "Bâdguerd", et que celui qui passait ce seuil courait à sa perte. "Voici donc, se dit-il, le désert où reposeront mes os." Il se mit à marcher au hasard.

 

Homme errant dans désert

 

Après de nombreux jours, il aperçut un être humain venant à sa rencontre: c’était un jeune homme portant un miroir sous le bras. Il le salua et lui tendit le miroir. Hâtim le prit et se regarda. Puis il demanda au jeune homme s’il était le barbier, si l’on pouvait utiliser le bain et s’il s’agissait bien du bain Bâdguerd. Sur sa réponse affirmative, Hâtim lui demanda pourquoi il l’avait quitté. "Cela fait partie de mon métier, répondit le jeune homme, d’aller au devant des étrangers, de les guider vers l’entrée du bain et de les servir. Si tu le désires, tu peux me suivre. J’espère gagner ainsi un peu d’argent."

 

Hommes orientaux en entretien

À peine entré dans le bain, tout disparaît et Hâtim se retrouve dans un désert.

Psychiquement, il fait l’expérience d’un état de vide intérieur, de néant, de total désespoir.

Quand on se trouve dans une situation très difficile comme une "traversée de désert", l’inconscient nous donne souvent des rêves confus et incompréhensibles. On a l’impression d’être totalement perdu. On se sent abandonné, sans le moindre soutien. 

C’est la raison pour laquelle on a tant peur de l’inconscient. 

Pourtant, disait Jung: "Seul exerce une force de guérison ce que l’on est en réalité."

Ce n’est donc qu’en faisant face à ce que l’on est et en acceptant de mieux se connaître que l’on peut se guérir de ses conflits et souffrances.

Dans ce désert, Hâtim rencontre un jeune homme avec un miroir sous le bras, un barbier.

Ce barbier n’a pas une fonction importante dans ce conte: il montre à Hâtim le miroir pour qu’il s’y regarde. Et il le guide vers le bain et lui apporte le nécessaire.

Mais la rencontre avec le barbier n’est pas fortuite: elle permet de comprendre qu’Hâtim est engagé dans un processus de transformation intérieure.

Le bain dangereux

Ils continuèrent leur chemin et, un peu plus loin, apparut une immense coupole qui semblait atteindre le ciel: c’était le bain Bâdguerd. Le barbier entra le premier en priant Hâtim de le suivre. Celui-ci obéit, mais quand il voulut refermer la porte derrière lui, il s’aperçut qu’elle avait disparu et qu’il ne restait qu’un mur de pierre. Il se dit qu’il ne sortirait plus jamais de cet endroit. 

 

Coupole somptueuse

 

Le barbier l’ayant conduit près du bassin, l’invita à y entrer et alla chercher de l’eau chaude et un pagne de bain propre. Hâtim se déshabilla et descendit dans le bain. Le barbier lui apporta des récipients pleins d’eau chaude qu’il se versa sur la tête. À la troisième fois, un vacarme formidable retentit, le bâtiment tout entier fut plongé dans l’obscurité et, pendant quelque temps, Hâtim demeura dans les ténèbres, complètement désorienté.

Maison avec bain

 

Lorsque Hâtim entre dans le bain, tout disparaît à nouveau et il se retrouve emmuré. En outre, tout s’assombrit et il est plongé dans les ténèbres.

C’est le cauchemar total. Lorsque nous sommes enfermés dans nos problèmes, nous cherchons désespérément une issue et n’en trouvons pas. Nous sommes prêts à tout accepter sauf cette chose qui nous terrorise.

Or, c’est justement cette chose-là qui nous arrive. Alors, on comprend que c’est cela précisément qui devait nous arriver et que nous devions affronter.

C’est notre problème fondamental qui nous tombe dessus, celui qu’on a fui toute notre vie. 

On a beau hésiter, reculer, chercher tous les moyens pour fuir cette chose, mais le "démon intérieur" ne cède pas et nous dit: "c’est cela que tu dois affronter, que tu dois faire."

La noyade

Progressivement, l’obscurité se dissipa: barbier et installations de bains avaient disparu. Seule demeurait la voûte, qui ressemblait à présent à un grand rocher creux. La salle tout entière était inondée et l’eau lui montait jusqu’aux chevilles.

Empli d’effroi, Hâtim vit l’eau continuer à monter et lui atteindre les genoux. Il pataugea ça et là, cherchant en vain une issue. Bientôt l’eau lui fut à la taille. Il regarda de tous côtés, horrifié, sans trouver d’ouverture par où sortir et, peu à peu, l’eau lui arriva au menton. 

"Voilà, se dit Hâtim, pourquoi tous ceux qui sont entrés dans ce lieu n’en sont jamais revenus, et toi aussi, tu y trouveras la mort. Il est impossible d’y échapper. Eh bien, lorsque l’homme se trouve face à la mort, il doit tourner les yeux vers Allah, le Tout-Miséricordieux, et accepter que sa volonté soit faite."

 

Homme dans grotte bleue 

 

Tandis que l’eau montait, il se consolait par de telles pensées: à présent, il devait nager en rond dans sa prison jusqu’à ce que sa tête heurtât le centre de la coupole. Epuisé, il tenta de s’agripper à la clef de voûte, et au moment où il la toucha, un puissant coup de tonnerre retentit. Il se retrouva debout dans le désert, se disant: "Si j’ai pu échapper à ces flots, je dois aussi pouvoir vaincre les autres enchantements inquiétants que je rencontrerai."

Lorsqu’il fait à nouveau clair, Hâtim est dans l’eau qui monte progressivement jusqu’à ses genoux, sa taille, puis sa tête.

Horrifié, il nage en priant jusqu’à ce qu’il arrive près de la coupole. Alors, retentit un coup de tonnerre et il se retrouve soudainement dans le désert.

Cela correspond à une situation psychologique où l’on est sur le point de sombrer.

Le bain, l’immersion, l’inondation, le baptême, la noyade symbolisent une plongée profonde dans l’inconscient. C’est le processus qui nous permet de renaître, et de faire l’expérience du SOI - du divin, de notre être total. 

Cette évolution vers la maturation - l’individuation - n’est pas une expérience merveilleuse et exaltante, comme on le croit communément. 

Le MOI vit cela comme une mort, car l’expérience du SOI correspond à une ouverture à l’infini, au divin. C’est une expérience mystique, et si le conscient est incapable de s’ouvrir à l’infini et au divin, cela peut conduire à une dissociation de notre psyché, un état psychotique.  

Pour vivre une telle expérience, il faut d’abord élargir et raffermir son point de vue conscient, pour avoir la force d’intégrer ce qui émerge de l’inconscient. Car la prise de conscience est souvent difficile et douloureuse.

Elle est parfaitement représentée par la situation de Hâtim et par l’eau qui monte lentement, au risque de le noyer. 

En nageant, Hâtim atteint la pierre centrale de la coupole, cette clef de voûte du bâtiment qui maintient ensemble toutes les parties. Et quand il la touche, il se retrouve une fois encore dans le désert.

Il comprend alors une chose importante: puisque il a échappé aux eaux et à la noyade, il peut aussi échapper aux autres problèmes.

Psychologiquement, cette terrible épreuve l’a rendu plus fort. Dans ce processus d’évolution, on vit toujours des situations sans issue. On a l’impression que toutes nos expériences précédentes n’ont servi à rien et qu’on se retrouve toujours au même point, qu’il nous faut toujours lutter contre les mêmes obstacles, affronter les mêmes problèmes.

Et pourtant, si l’on en sort une fois, on retrouve un peu d’espoir, de confiance en soi.

Découverte du palais

Après avoir marché trois jours et trois nuits, il aperçut un vaste bâtiment entouré d’un grand jardin, dont le portail était ouvert. Il entra, et voilà que l’ensemble disparut soudainement. Se retournant pour quitter ce lieu, il ne vit plus trace de porte. Mais le jardin réapparut miraculeusement et il entreprit de le visiter. Il y poussait toutes sortes d’arbres couverts de fruits et de fleurs aux couleurs éclatantes. Ayant faim, il cueillit des fruits, mais il eut beau en manger en grande quantité, il ne parvint pas à être rassasié. 

 

Jardin persan

 

Continuant sa marche, il arriva jusqu’à un palais devant lequel des statues de pierre étaient dressées comme des idoles. Tandis qu’il était perdu dans ses pensées, il entendit une voix l’interpeller de l’intérieur du palais: "Jeune homme, que fais-tu là? Comment es-tu entré et pourquoi es-tu déjà fatigué de vivre?"

 

Palais oriental et statues-Peinture

Le secret du bain Bâdguerd

Hâtim leva vivement les yeux et lut, au-dessus du portail, l’inscription suivante: "O toi, serviteur de Dieu, tu ne sortiras probablement pas vivant du bain Bâdguerd! ce lieu a été enchanté par le roi Gayomard. Un jour qu’il était à la chasse, il découvrit un diamant étincelant comme le soleil brillant. Il le ramassa. Il était très lourd. Empli d’émerveillement, il le montra à ses courtisans qui l’admirèrent. Gayomard décida alors de le conserver en un lieu où personne ne pourrait l’atteindre et, pour le protéger, il créa le bain Bâdguerd et tous ses enchantements. O serviteur de Dieu, dans le palais, sur un trône d’or, tu trouveras posés un arc et des flèches. Si tu veux ressortir d’ici, prends-les et tue le perroquet qui se trouve là. Si tu l’atteins, le sort sera levé, tandis que si tu le manques, tu seras changé en statue de pierre."

 

Perroquet dans jardin

 

Hâtim se dit tristement: "C’est donc là l’origine de ces statues et c’est ainsi que tu finiras toi aussi, dans cette chaudière bouillante qui brouille le cerveau! Cependant, l’homme propose et Dieu dispose."

Le perroquet

Après sa marche dans le désert, Hâtim arrive en vue d’un palais et d’un jardin où poussent des arbres fruitiers. Devant le palais, il y a de nombreuses statues de pierre.  

Une inscription lui révèle le secret du bain Bâdguerd, son origine et son sens: son créateur est Gayomard et tout y est enchanté, y compris le perroquet.

Le perroquet est le seul animal qui sait parler le langage humain, ce qui en fait un animal extraordinaire. 

En outre, les oiseaux voient à grande distance, leurs yeux sont de chaque côté de la tête: un oiseau ne regarde jamais de face, mais doit pencher la tête. L’oiseau vit dans les airs et a toujours été considéré comme une âme ou une créature étrange.

Le perroquet est donc un symbole de l’inconscient ambigu et étrange. Il représente les pensées créatrices ou des voix qui nous révèlent des choses précises. Parfois, dans un rêve, on entend une voix qui n’est pas la nôtre et qui nous dit clairement une chose. Ces voix viennent du SOI, du centre de notre être, et elles délivrent toujours des messages essentiels.

Le jardin merveilleux est un jardin irréel, car ses fruits ne nourrissent pas. C’est une illusion, de même que le diamant.

C’est l’inconscient qui recèle le diamant véritable, notre diamant intérieur. 

Cependant, l’inconscient peut parfois nous mener sur de fausses pistes, des chemins de traverse, si nous ne sommes pas guidés. Car il s’exprime dans un langage symbolique difficile à décrypter, et si on le prend au pied de la lettre, si on n'interprète pas correctement ses messages, on peut faire fausse route.

L’arc et la flèche étaient encore utilisés à l’époque de ce conte.

L’arc est l’une des inventions les plus intelligentes de l’homme: il est considéré comme une invention "numineuse", sacrée, issue d’une révélation spirituelle, d’une inspiration de l’inconscient, comme toutes les grandes inventions.

L’arc a permis à l’homme, pour la première fois, d’éviter le corps à corps dans le combat et la chasse.

Pour tirer à l’arc, il faut être en paix intérieurement, unifié, en harmonie avec soi-même. Atteindre la cible nécessite une grande concentration, de l’intuition, d’être centré. En grec, le mot "péché" est "Hamartia", qui signifie "manquer la cible".

Ce sont les qualités dont doit faire preuve Hâtim pour atteindre le perroquet.

Elimination du perroquet

Dans cet état d’esprit, il pénétra dans le palais, prit l’arc et les flèches sur le trône d’or. Il vit un perroquet, le visa et tira, mais l’oiseau s’envola vers le plafond et Hâtim le manqua. Il se sentit avec horreur pétrifié des pieds aux genoux. Le perroquet, revenu à sa place, se moqua de lui: "Va ton chemin, jeune homme, tu n’as rien à faire ici!" 

Hâtim tenta de se rapprocher de lui en sautant maladroitement, mais il dut s’arrêter à cause du poids de ses jambes. Il décocha une seconde flèche, manqua son but, et le perroquet s’envola à nouveau jusqu’au plafond. Hâtim constata qu’il était pétrifié jusqu’à la taille. L’oiseau moqueur lui répéta: "Va ton chemin, jeune homme, tu n’as rien à faire ici!"

 Hâtim tenta encore de se rapprocher en tenant l’arc et la flèche qui lui restait, mais il n’y parvint pas. En pleurant, il disposa la flèche, se recommanda à dieu et, fermant les yeux, tira. Contre toute attente, la flèche toucha le perroquet qui tomba sur le sol, mort.

 

Homme noir tirant à l'arc

 

Le tonnerre gronda et remplit l’espace, un nuage de poussière s’éleva et la terre s’assombrit. Troublé par tant de vacarme, Hâtim crut avoir été changé en statue, mais quand le silence succéda au tonnerre et qu’il ouvrit les yeux, le jardin, le palais, le perroquet, le trône d’or, l’arc et les flèches, tout avait disparu, et à la place il vit sur le sol un diamant brillant comme le soleil. Il alla le ramasser.

Le tir à l'arc

Hâtim tire à deux reprises en vain et à chaque fois, une partie de son corps est statufiée. 

Ce n’est que la troisième fois qu’il trouve la bonne manière de tirer: en fermant les yeux.

Cela renvoie au tir à l’arc Zen. Ce n’est pas en regardant la cible extérieurement et en étant habile techniquement qu’on la touche, mais en entrant en contact avec soi-même, son centre. C’est le SOI qui tire et touche la cible et non le MOI.

En tirant la troisième fois, Hâtim s’en remet à Dieu. Il confie son âme à Dieu car il a peur d’échouer une fois encore. Alors il renonce à atteindre le perroquet en fermant les yeux.

À ce moment précis, il reconnaît ce qui le dépasse: le DIVIN. Et pour lui rester fidèle, il accepte de perdre la vie, dans un abandon total. Il renonce à tout but volontaire et conscient.

Lorsque l’on croit avoir atteint son but, touché la cible, le plus difficile est de mourir à ce que l’on a accompli.

Il est facile de renoncer à toutes sortes de choses superflues, mais renoncer à ce que l’on a cherché avec acharnement pendant de longues années, à ce qui nous semble être notre destinée, au but de notre vie, à notre rêve le plus profond, est un immense et déchirant sacrifice.

Le diamant

Diamant-Coronet

 

Le diamant est un symbole fondamental, un symbole du SOI - du centre de l’être.

En alchimie, il symbolise la pierre philosophale en raison de sa dureté, sa transparence, sa luminosité, son éclat. Il représente l’immortalité et l’incorruptibilité absolues.

On peut se demander pourquoi le perroquet dissimule le diamant, et pourquoi il doit être tué.

Le diamant représente l’unité, la totalité, le SOI. 

Mais le perroquet représente l’esprit religieux dogmatique. Il répète les choses qu’il entend sans les comprendre, et il renvoie aux dogmes, aux pratiques religieuses formelles, rigides, répétitives qui ont perdu toute faculté d’éveiller l’émotion, l’inspiration, le sentiment.

C’est donc derrière le perroquet que se dissimule le véritable but spirituel, représenté par le diamant. Et pour découvrir cette spiritualité celée dans le perroquet, il faut tuer celui-ci.

C’est alors que le but spirituel, la réalisation de soi devient ferme, sous la forme d’un diamant, et cesse d’être "volatile" comme l’oiseau.

Accomplissement de Hâtim

Ses jambes n’étaient plus de pierre et, ô merveille, toutes les statues redevinrent des êtres humains. Hâtim leur raconta ce qui s’était passé. Pour le remercier, ils lui proposèrent leurs services, et il leur demanda de le suivre à Qâ’tan.

 

Hommes à cheval dans jardin

 

Après plusieurs jours de recherche, ils trouvèrent le portail par lequel ils étaient entrés dans le bain. De l’autre côté des grilles, ils retrouvèrent le chef des gardiens, à qui Hâtim narra ses aventures. Celui-ci les emmena chez lui pour les restaurer et les remit sur le chemin. Arrivé à Qâ’tan, Hâtim se rendit chez le roi et lui rendit compte de ses aventures. Il lui montra le diamant puis prit congé de lui.

De retour dans le royaume de la reine Housn Bânou, il fut reconnu par le peuple et conduit au palais où la reine le reçut avec joie. Elle écouta le récit de son voyage et admira le diamant. Il lui demanda de tenir sa parole et elle épousa le prince Mounir. Après quoi, Hâtim retourna dans son pays où on l’accueillit dans l’allégresse. Son père lui céda son trône et il vécut heureux le restant de ses jours.

 

Hâtim retourne chez la princesse qui tient parole et épouse son ami.

Sa mission est accomplie: il a réalisé le SOI - la totalité de son être. Et l'union entre la princesse et le prince peut avoir lieu.

 

Couple persan dans jardin

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