analyse

  • Destin masculin: Apprivoiser et libérer la "mégère" - "La princesse noire"

    Femme noire et dorée

     

    ÉLÉMENTS D’ANALYSE DE "LA PRINCESSE NOIRE" (conte autrichien)

     

    Ce conte montre de manière simple et claire comment un homme peut être confronté à la violence du féminin, jusqu’à être menacé de mort.

    Ce conte est très marqué par le catholicisme, puisqu’il se passe entièrement dans une église. Dans le catholicisme, les aspects lumineux du féminin ont été projetés collectivement sur la Vierge Marie, et les aspects sombres ont été refoulés - bien qu'ils aient été "tolérés" sous la forme des vierges noires.

    Les contes compensent en général la conception reigieuse orthodoxe et conformiste, en mettant en scène l’aspect très obscur de la femme.

    La figure féminine y est souvent fille du diable ou en proie à un démon. Cela est dû au fait que, dans les pays chrétiens - et musulmans - il n’y a plus de déesse. L’ancienne déesse-mère est tombée dans l’oubli, dans l’inconscient, où elle est devenue menaçante et malfaisante. 

    Le culte de Marie est prédominant au 13è siècle: c'est l’époque où les hommes ont projeté leur féminin intérieur sur cette figure divine maternelle. Mais en même temps, ils ont cessé de la projeter sur des femmes individuelles, comme auparavant sur la "Dame" des chevaliers. 

    Ce conditionnement collectif n’a malheureusement pas aidé les hommes à accepter la femme dans sa totalité, avec ses aspects lumineux et obscurs.

    Dans ce conte, l’aide va provenir d’un vieil homme musicien, qui apprend au héros à lutter contre la femme destructrice, à la sauver et la racheter. 

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  • Destin masculin: En proie aux forces obscures - "Le prince Ring"

    Homme triste-Perugino

     

    ÉLÉMENTS D’ANALYSE DU "PRINCE RING" (conte norvégien)

     

    Le "Prince Ring" est un conte norvégien (11è-14è siècle).

    Le problème de L'OMBRE masculine y est posé de manière originale et intéressante, car le héros est confronté à la fois à une ombre positive et une ombre négative. 

    A priori, notre "ombre" nous paraît négative, inquiétante, destructrice. Nous oublions souvent qu’elle peut aussi contenir des richesses précieuses et utiles. 

    Lorsque l’on travaille à se connaître, on découvre d’abord son ombre qui correspond à notre inconscient personnel et ses contenus ignorés ou refoulés - tout ce qui réside "dans l’ombre".

    Une exploration plus approfondie de soi fait surgir des symboles, des figures, des personnifications de cette ombre, qui sont toujours du même sexe que nous. Pour un homme, elles sont masculines, pour une femme, féminines. 

    L’ombre est ce "double" intérieur auquel nous pouvons faire appel en cas de difficulté. C’est pour cela qu’il est important d’en prendre conscience. Car elle peut être négative et se retourner contre nous en cas de rejet, de refoulement, de négation. Mais si on l’accepte et si l’on parvient à l’apprivoiser et à en faire un ou une ami, elle peut être positive et devenir une force intérieure.

    Chez l’homme, l’ombre est souvent incarnée par un personnage qui l’accompagne, lui met des bâtons dans les roues, le met à l’épreuve pour le faire échouer… Elle peut aussi prendre une forme animale, sous la figure d'un animal secourable.

    Ces aspects obscurs de notre personnalité que nous craignons tant de découvrir en nous sont constitués d’éléments psychiques qui n'ont pas encore été vécus: des possibilités de vie, des potentialités, des talents ou facultés non développés, qui revêtent encore un aspect primitif car ils ne sont pas incarné.

    S’ils restent inconscients, ces contenus peuvent s’unir dans l'inconscient et former une sorte de personnalité autonome, avec des complexes qui nous font souffrir sans que l’on connaisse le sens de cette souffrance. D’où l’importance d’entrer en contact avec eux.

    L’ombre peut à l’évidence être collective. Dans ce cas, elle détruit les sociétés, crée des névroses et des psychoses collectives, des systèmes politiques décadents et négatifs, des dictatures, etc.

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  • Le féminin divin: Les déesses-mères - "Déméter" - Mère et fille

    Perséphone orne Demeter-Joseph Marie Vien

     

    ÉLÉMENTS D’ANALYSE DU MYTHE DE "DÉMÉTER" (mythologie grecque

     

    À l’aube de l’humanité, a surgi une GRANDE ET MYSTÉRIEUSE DÉESSE-MÈRE dont les multiples avatars partagent les mêmes attributs: féconde, transformatrice, initiatrice, magicienne, ambivalente, sage, elle connaît le monde visible et invisible, règne sur la nature et ses cycles, la fertilité de la terre, des animaux et des hommes. 

    Elle incarne la totalité de la vie: vie, mort et renaissance. Elle règne aussi dans le monde souterrain. 

    Ambivalente, elle peut donner la vie ou la mort. Elle est souvent accompagnée du serpent - son aspect terrestre - et de l’oiseau - son aspect céleste. 

    Son culte se perd dans la nuit des temps. On ne sait pas quand il a commencé, si ce n'est qu'il remonte à la préhistoire.

    La GRANDE DÉESSE a dominé pendant des millénaires sous la forme de nombreuses divinités. Les êtres humains ont projeté sur elles leur vision de la nature et leur conception de la vie, particulièrement sur la figure de la mère.

    Ces déesses-mères sont nées dans des sociétés où la conception de la femme et du féminin était radicalement différente de celle de nos sociétés patriarcales. De nombreux chercheurs sont actuellement en accord sur un point: la divinisation du féminin-maternel dans les sociétés anciennes est dûe en partie à l’ignorance des hommes concernant leur rôle dans la procréation. Pour eux, la femme donnait la vie, ce qui lui conférait une dimension sacrée et leur inspirait respect et vénération.

    La DÉESSE-MÈRE DES ORIGINES est donc un puissant ARCHÉTYPE né dans l’inconscient collectif. Elle est le principe et l’essence du féminin et de la psychologie féminine.  

    ET, EN TANT QU'ARCHÉTYPE, ELLE VIT EN CHAQUE FEMME (que celle-ci en soit consciente ou non).

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