Au carrefour des sciences humaines - Sur les traces de CG Jung

AU CARREFOUR DES SCIENCES HUMAINES - SUR LES TRACES DE CG JUNG

 

Les remarquables découvertes, connaissances et idées de CG Jung sur l’humanité, la nature humaine, l’âme, la vie, la spiritualité, l’homme et la femme, l’homme et la nature… sont plus que jamais actuelles.

Aussi, nous leur dédions ce blog sous la forme de dialogues. Les trois premiers dialogues sont rédigés par Patricia Kleiber et Sophie Moreaux Carre, une philosophe jungienne. Dans certains articles, Patricia Kleiber dialogue simplement avec CG Jung. D'autres articles intégreront d'autres personnes.

Sous la forme d’un dialogue, il se veut un espace d’échanges authentiques sur les traces de CG Jung, cet inlassable chercheur de la vérité humaine qui s’est aventuré hors des sentiers battus et qui mérite qu’on lui redonne sa juste place dans notre monde et nos vies.

Ce cercle de réflexion est ouvert à ceux qui désirent partager leurs points de vue, perspectives et expériences humaines, et aspirent à se forger une conception du monde renouvelée.

  • "La bergère et l'oie sauvage" - Conte

     

    LA BERGÈRE ET L’OIE SAUVAGE - CONTE

    Il était une pauvre oie sauvage qui vivait dans un enclos, parmi d’autres oies, blanches celles-ci. Cet enclos faisait partie d’un domaine prospère aux alentours d’une demeure princière. Riche d’une herbe verte et nourrissante, il donnait sur un petit lac où les oies pouvaient s’ébattre et nager à leur guise.

    La pauvre oie ressemblait en tous points à ses semblables, à l’exception d’un seul: elle avait été achetée et installée dans l’enclos car, murmurait-on, elle était trop vieille pour parcourir le long chemin migratoire des oies sauvages. Ainsi, à force de ne plus voler, elle était devenue très lourde. Ce qui rendait sa démarche grossière et gauche.

    Malgré la grâce de son long cou blanc mêlé de gris tendre, on la voyait se dandiner avec maladresse sur l’herbe, et souvent, se laisser bousculer par les autres qui se gavaient des meilleurs carrés d’herbe. Elle reculait alors et s’éloignait tristement, clopin-clopant.

    Personne n’aurait jamais prêté attention à cette oie misérable, si, un beau jour, une bergère ne l’avait aperçue et ne s’était prise de sympathie pour elle.

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  • "La voie de l'arbre" - Fiction

     

    Prologue

    La voie de l’arbre est la voie naturelle: celle qui laisse agir la nature intérieure et extérieure, qui s’abandonne à sa loi, croît à son rythme, permet aux racines de l'arbre de vie de s’enfoncer et s’étendre dans la terre pour s'y nourrir, et aux branches de s’élever vers le ciel; celle qui accepte les aléas du temps et de la vie, et donne des fruits substantiels et nourrissants pour le corps et l’âme.

    Le fruit le plus fécond de l’arbre de vie est la conscience qui, elle aussi, croît naturellement. Il suffit de se soumettre à son rythme personnel de maturation pour devenir humain, et se vivre soi-même dans sa totalité.

     

    L'arbre-homme

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  • "La matriarche" - Fiction africaine

     

    LA MATRIARCHE - FICTION AFRICAINE

     

    Matriarche

     

    La matriarche avance d’un pas indolent dans le bush, ouvrant la voie à la femme qui la suit.

    La vieille éléphante est lourde et altière. On l’appelle "matriarche", parce qu’elle a beaucoup vécu et conduit de troupeaux à travers la région. Elle a survécu à tout: les famines, les sècheresses, le cruel manque d’eau. Pour les éléphants, l’eau est non seulement un besoin essentiel, mais une bénédiction. Le rituel du bain est irrésistible, pour leur survie et leur plaisir. Le plaisir du jeu, le plaisir de se rouler avec délectation dans la boue, de s’en gorger, s’en barbouiller de leur trompe, puis se replonger dans l’eau avec délice.

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  • "La rosière et le menhir" - Fiction

     

    LA ROSIÈRE ET LE MENHIR - FICTION

     

    "Je me sens si fragile, je ne suis qu’un de ces frêles roseaux qui penchent la tête vers la rivière, dit-elle.

    - Et moi, je suis dur et inflexible, une pierre érigée en cette terre depuis des siècles, répondit-il.

    - Peut-être y a-t-il en moi tout de même  un peu de force?

    - Et en moi un peu de douceur et d’abandon?

    - Comment savoir? N’aimerais-tu pas, toi…

    - Si, la coupa-t-il sèchement, j’aimerais parfois être roseau, flexible, souple, me livrant au vent et aux caprices de la nature, mais je ne sais pas ce que c’est.

    - Tout comme j’ignore tout de la pierre dure qui jamais ne casse, jamais ne se brise, indéracinable…

    - Toi aussi, tu l’es à ta manière, indéracinable! l’interrompit-il brusquement.

    - Peut-être, répondit-elle vaguement, mais n’oublie pas que l’on a taillé tant de flûtes dans mes rameaux que j’ai l’impression d’avoir voyagé dans le vaste monde et qu’une parcelle de moi réside partout.

    - Oui, maugréa-t-il maussade, alors qu’on n’a pas voulu de moi: je ne suis pas taillable! ont-ils prétendu.

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